Irène m’envoie ce texte de André Gide :
« Avant d’expliquer aux autres mon livre, j’attends que d’autres me l’expliquent. Vouloir expliquer d’abord c’est en restreindre aussitôt le sens ; car si nous savons ce que nous voulions dire, nous ne savons pas si nous ne disions que cela. – On dit toujours plus que CELA. – Et ce qui surtout m’y intéresse, c’est ce que j’y ai mis sans le savoir, – cette part d’inconscient, que je voudrais appeler la part de Dieu. – Un livre est toujours une collaboration, et tant plus le livre vaut-il, que plus la part du scribe y est petite, que plus l’accueil de Dieu sera grand. – Attendons de partout la révélation des choses ; du public, la révélation de nos œuvres » .
L’exposition d’une œuvre nous propose d’attendre patiemment les révélations de nos propres narrations de la part du public. Le processus créatif révèle sa nature dans nos contributions inconscientes et trouve sa reconnaissance dans ce que nous recevons des autres.
Lors de mes présentations au public, j’adore les différentes histoires que la toile raconte aux spectateurs, les émotions qu’elle véhicule et qu’ils me confient ensuite.
Si les résonnances ne sont que rarement les mêmes, il semble que ma peinture réussisse toujours à captiver et émouvoir ceux qui la regardent. Elle tente de transmettre les tourments de l’âme, les joies et les tristesses qui parcourent mon existence. Chaque toile est unique, portant en elle une histoire qui ne demande qu’à être découverte et personnifiée.
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