Bye bye la Miss !

 

J’ai rencontré une dernière fois Miss Tic en 2016 lors d’un salon du livre ici à Grenoble où elle dédicaçait FASHBACK une publication qui retraçait son parcours.

En 1985, un peu après nous, Miss Tic commençait à appliquer ses pochoirs et abolissait à son tour la séparation entre le lieu d’exposition et l’œuvre d’art. A l’époque, du haut de mes 20 ans, je la trouvais un peu trop dodue, un peu trop vieille., même si nous étions liés par le Graffiti. A l’époque, encore loin de sa récupération par le Street art, peindre sur les façades était un acte presque criminel.

Nous avions évoqué notre jeunesse, notre frustration et ce que fais le manque de reconnaissance d’un point de vue psychologique.

Je lui confiait aussi la jalousie que j’éprouvais depuis l’hôpital quand, privé de liberté, je la voyais s’éclater sur les murs de la capitale.

Dans son stand vide, elle n’avait pas trop la patate, Radhia. Elle avait beaucoup maigri. Je sentais aussi une certaine tristesse dans ses propos quand elle évoquait sa collaboration avec sa frangine, autrice des slogans qu’elle appliquait ensuite sous ses pochoirs.

Pour la faire sourire un peu, je lui expliquais comment je faisais avec les flics pour bomber tranquille, le scanner emprunté à mon père réglé sur la fréquence des patrouilles nocturnes.

1982 – La grande poste de Grenoble

Et oui ! Miss Tic s’est barrée.

Une de plus ! Ce sera bientôt notre tour. Est-ce que c’est grave, finalement ?